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NAISSANCE DE L’ISLAM COMME RELIGION INDÉPENDANTE

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Ézéchiel , mais son attitude n’a rien de comparable à la leur. En
effet, ces prophètes respectaient scrupuleusement ce jour sacré et
désiraient que tous les juifs en fassent autant, alors que
Mohammed, déclarant les préceptes de la Torah comme étant au-dessus
de ses forces, n’observa pas ce jour saint. Il se comporta comme
Paul qui, accusant les juifs de profaner leur Loi, les incitait en
même temps à en abandonner la pratique. L’exemple de Paul fut suivi
par les chrétiens et les musulmans ; ils se réjouissent quand les
juifs abandonnent leur religion, ce qui conforte leur sentiment
d’égalité.
Le but que les prophètes juifs recherchaient en réprimandant le
peuple, n’a donc rien de comparable avec celui des représentants de
l’Évangile et du Coran. Pour répondre à leurs accusations, le
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Talmud déclare : « Au jour du Jugement, les non-juifs seront les
premiers invités à témoigner de la fidélité de leurs voisins juifs
à leur Loi ».

Les juifs et Marie

Les accusations que les Évangiles portent contre les juifs au
sujet de Marie, la mère du Christ, sont plagiées par le Coran :
« Quand les anges dirent : Ô Marie, certes D-ieu t’a élue au-dessus
des femmes des mondes […]. Ce sont là des nouvelles du Mystère que
Nous te révélons. Car tu n’étais pas là […] lorsque les anges
dirent : Ô Marie, D-ieu t’annonce comme bonne nouvelle un verbe
émanant de Lui dont le nom sera l’oint Jésus, fils de Marie, il
[sera] illustre dans la vie d’ici-bas et dans la vie future » (3,
42-45) ; « Elle [Marie] dit : Comment aurais-je un fils, quand
aucun homme ne m’a touchée, et je ne suis point une prostituée ? Il
[D-ieu] dit : Ainsi sera-t-il […] elle devint donc enceinte […].
Puis elle vint auprès des siens en le portant. Ils dirent : Ô
Marie, tu as fait une chose monstrueuse. Sœur de Aaron, ton père
n’était pas un homme de mal et ta mère n’était pas une prostituée
[…] ; tel est Jésus, fils de Marie, paroles de vérité, dont ils
[les juifs) doutent » (19, 20-34) ; « De même Marie, la fille
d’Imran [Amram], qui avait préservé sa virginité » (66, 12) ;
« [Nous avons maudit les juifs] […] à cause de leur mécréance et de
l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie [elle aurait conçu
Jésus par adultère] et à cause de leur parole : Nous avons vraiment
tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager de D-ieu [selon
les juifs, ce serait la preuve que Jésus n’était pas le Messie].
Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux
semblant […]. Mais D-ieu l’a élevé vers Lui » (4, 156-158) ; « Ceux
des Fils d’Israël qui n’avaient pas cru, ont été maudits par la
bouche de David et de Jésus » (5, 78).
















351 Ézéchiel 22, 8.
352 Avodah Zarah 3 A.



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