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NAISSANCE DE L’ISLAM COMME RELIGION INDÉPENDANTE

Le peuple juif maudit ?

Mohammed croit que le peuple juif est maudit : « Et A-llah
certes prit l’engagement des enfants d’Israël […] et puis, à cause
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de leur violation de l’engagement, Nous les avons maudits » .
Quand Balaam voulut maudire les juifs, D-ieu lui ordonna : « Ne
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maudis point ce peuple, car il est béni » (Nombres 22, 12). Croyant
pouvoir influencer D-ieu, il insista, mais D-ieu transforma les
malédictions de Balaam en bénédiction : « Il [le roi de Moab] me
[Balaam] fait venir […] : Viens, maudis pour moi Jacob, et viens
menacer Israël. Comment maudirai-je celui que D-ieu n’a point
maudit […]. Oui, je reçus mission de [les] bénir, Il [D-ieu] a béni
[les juifs], je ne puis Le dédire […]. Ceux qui te [peuple juif]
bénissent, seront bénis, et ceux qui te maudissent, seront
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maudits » .
Affirmer que D-ieu a maudit les juifs permet en fait de les
malmener et incite au crime. Si les prophètes réprimandaient les
juifs, ils n’omettaient jamais de mettre en garde ceux qui se
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permettraient de les malmener . En fait, en certifiant que le
peuple juif est maudit, le christianisme et l’islam cherchent à
légitimer leur dogme selon lequel l’alliance de D-ieu avec ce
peuple est tombée en désuétude, et que c’est eux qui en bénéficient
désormais.
Néanmoins, aucun prophète juif n’a jamais laissé entendre que
cette Alliance pourrait être abolie : « Ainsi parle le S-eigneur
qui créa le soleil pour la lumière du jour, donna mission à la lune
et aux étoiles d’éclairer la nuit, qui agite la mer et fait mugir
ses flots, Lui qui a nom l’É-ternel-Cébaoth : Si ces lois [de la
nature] cessaient d’être immuables devant Moi, dit le S-eigneur,
alors seulement la postérité d’Israël pourrait cesser de former une
nation devant Moi, dans toute la durée des temps » .
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Moïse et les juifs de sa génération
D’après le Coran, les juifs sont infidèles à D-ieu depuis
l’époque de Moïse. Ses contemporains l’ont maltraité jusqu’à ce
qu’il s’en plaigne : « Et quand Moïse dit à son peuple : Ô mon
peuple, pourquoi me maltraitez-vous » (61, 5). Ils auraient le cœur
dur : « Ensuite, vos cœurs se sont endurcis. Ils sont comme des
roches et plus durs encore » (2, 72).
Ces déclarations figurent en fait dans la Torah : « Et cir-
concisez vos cœurs, et ne durcissez plus vos nuques » (Deutéronome
9, 16) ; « [Moïse dit] : Que ferai-je à ce peuple, encore un peu et
il me lapiderait » (Exode 17, 4) ; « Et toute la communauté parla
afin de les [Moïse et Aaron] lapider avec des pierres » (Nombres
13, 10) ; « Et Coré ameuta toute la communauté contre eux [Moïse et
Aaron] » (Nombres 16, 19).
Ces révoltes sont-elles, comme le Coran l’affirme, la preuve
d’une hérésie de la part des juifs ? Elles se produisirent à des
moments de grande détresse : poursuivis par leurs anciens maîtres,
les Égyptiens, ils étaient terrorisés par l’idée de retomber en
esclavage (Exode 14, 11) ; lorsque Moïse tarda à revenir du Sinaï,

312 Coran 5, 12-13 et autres versets.
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Contemporain de Moïse et « prophète des nations ».
314 Nombres 23, 8-23 ; 24, 9.
315 Au chapitre VI nous rapporterons quelques-unes de leurs déclarations.
316 Jérémie 31, 35-36.

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