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MOHAMMED À MÉDINE
sont marquées par l’impureté. Ils affirment connaître D-ieu […],
ils sont détestables, rebelles et incapable de faire aucune action
bonne » (Tite 1, 10-16).
Paul avait renchéri à l’avance : « Quel a donc été le rôle de la
Loi [la Torah] ? Elle a été ajoutée [à l’époque de Moïse] pour
faire connaître les actions contraires à la volonté de D-ieu, et
cela jusqu’à ce que vienne le descendant d’Abraham [Jésus], pour
qui la promesse a été réalisée. Cette loi [la Torah] a été
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promulguée par des anges qui se sont servis d’un intermédiaire
[Moïse]. Mais un intermédiaire est inutile quand une seule personne
est en cause, et D-ieu seul est en cause » (Galates, 3, 19-20). Ses
affirmations et celles de Mohammed sont en parfaite contradiction
avec le Pentateuque.
À lire la Torah, c’est pour les élever et en faire un peuple
saint parmi les peuples que D-ieu ordonna aux juifs de s’abstenir
de certains aliments, et aussi d’actes immoraux : « N’adoptez point
les lois de la nation que je chasse [de la terre de Canaan] devant
vous, car ils ont fait toutes ces choses [abominables]. […] Je suis
l’É-ternel votre D-ieu, qui vous a distingué entre les peuples.
Distinguez donc le quadrupède pur de l’impur, et l’oiseau impur
d’avec le pur, ne souillez pas vos personnes par les quadrupèdes,
les oiseaux et les différents reptiles de la terre que je vous ai
signalés en les déclarant impurs. Soyez saints pour Moi, car Je
suis saint, Moi l’É-ternel et Je vous ai séparé d’entre les peuples
pour que vous soyez à Moi » (Lévitique 20, 23-26).
Jésus
Le Coran défend cinq thèses à propos de Jésus et des Évangiles :
Jésus a été prophète, il a enseigné les Évangiles, il a aboli une
partie de la Torah, il a fait de grands miracles et ses adversaires
étaient des mécréants.
Jésus, issu d’une famille juive, vécut à l’époque du deu-xième
Temple. Sa personnalité, ainsi que l’enseignement qu’il prodigua
sont l’objet d’investigations de la part d’historiens, de
théologiens et de philosophes qui ont produit une immense
littérature à son sujet. Les historiens de l’Antiquité, tel Flavius
Josèphe qui décrit différents groupes juifs : sadducéens,
pharisiens, zélotes, esséniens, de même qu’il parle de certains
faux prophètes qui parcouraient alors la Judée , n’en font pas
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mention . Selon le Talmud , Jésus, élève d’un sage pharisien, se
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comporta de manière contestable et fut exclu publiquement par son
maître ; ce dernier fut critiqué par ses pairs pour sa rigueur.
131 Paul omet que selon la Torah (Exode 33, 11 ; Nombre 12, 8), D-ieu s’adressa
directement à Moïse, sans passer par l’intermédiaire des anges.
132 Si nous acceptons l’idée que l’histoire de Jésus relatée par les Évangiles ne
correspond pas à la réalité, il n’est pas exclu que le faux prophète qu’évoque
Flavius Josèphe dans La Guerre des juifs, livre II, 13, 5 (traduit du grec par
Pierre Savinel, Paris, Minuit 1977), soit Jésus.
133 La version la plus ancienne des textes de Flavius Josèphe dont nous disposons,
rédigée en Slavon, ne fait aucunement mention du Christ. La brève mention du
Christ dans ses écrits est due à un copiste chrétien peu scrupuleux. Les
historiens qui font preuve de sérieux ne tiennent aucunement compte de ce faux.
Voltaire raillait ceux qui lui accordaient crédit, mais le mythe selon lequel
Josèphe aurait parlé du Christ court encore de nos jours. Les Pères de l’Église
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des II et III siècles ignorent cet ajout qu’ils auraient bien évidemment cité
dans leurs disputes avec les savants juifs.
134 Talmud Sanhédrin 43 A et 109 B, édition non censurée, voir aussi Talmud
Yésushalmi Haguigah chapitre II.
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