Page 51 - LJC Francais
P. 51
MOHAMMED À MÉDINE
157
brigands » ; « Race de vipères […] » ; « Gardez-vous du levain des
pharisiens et des sadducéens » ; « Race incrédule et perverse,
jusqu’à quand serais-je avec vous ? Jusqu’à quand vous supporterai-
je ? »
158
Sur qui Jésus avait-il de l’influence ?
À lire Matthieu, Jésus prêcha auprès de gens ignares et
crédules : « Heureux les simples d’esprit car le royaume des cieux
est à eux » (Matthieu 5, 3). L’autorité dont il faisait preuve
aurait impressionné son public : « Il enseignait avec autorité, et
non comme les scribes [les rabbins pharisiens] » (Matthieu 7, 28).
C’est en effet l’autorité qui impressionne ordinairement les
gens incultes, incapables de vérifier la validité de ce qu’on leur
dit. De plus, Jésus et ses adeptes auraient fréquenté des gens peu
recommandables : « Jésus prenait un repas dans la maison de
159
Matthieu ; beaucoup de collecteurs d’impôts et autres gens de
mauvaise réputation vinrent prendre place à table avec lui et ses
disciples. Les pharisiens virent cela et dirent à ses disciples :
Pourquoi votre maître mange-t-il avec les collecteurs d’impôts et
les gens de mauvaises réputation ? Jésus les entendit et déclara :
les personnes en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, ce sont
les malades qui en ont besoin » .
160
Quand, selon l’Évangile de Jean, Jésus se déclara prophète, les
juifs lui demandèrent à maintes reprises, et en vain, de le
prouver : « Ils [les juifs] lui répliquèrent : Mais toi, quel signe
fais-tu donc pour que nous voyions et que nous te croyions ? Quelle
est ton œuvre ? Au désert, nos pères ont mangé la manne […]. Ce à
quoi il réfuta : En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas
Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui
vous donne le véritable pain du ciel. Car le pain de D-ieu, c’est
celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui
dirent alors : S-eigneur, donne-nous toujours ce pain-là ! Jésus
161
leur rétorqua : C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient
à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif.
Dès lors, les juifs se mirent à murmurer à son sujet parce qu’il
avait dit : Je suis le pain qui descend du ciel. Et il ajoutaient :
N’est-ce pas Jésus le fils de Joseph ? Ne connaissons-nous pas son
père et sa mère ? Comment peut-il déclarer maintenant : je suis
descendu du ciel ? Jésus reprit la parole : Je suis le pain de la
vie. Au désert vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts. Tel
est le pain qui descend du ciel, que celui qui en mangera ne mourra
pas […] et le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que
le monde ait la vie […]. Jésus leur dit alors : si vous ne mangez
pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’aurez pas en vous la vie. […] Après l’avoir entendu,
beaucoup de ses disciples commencèrent à dire : cette parole est
rude, qui peut l’écouter ? Dès lors, beaucoup de ses disciples s’en
157 Jean 8, 44 ; 10, 7.
158 Matthieu 12, 34 ; 16, 12 ; 17, 17.
159 Les collecteurs d’impôts saignaient la population, tant à leur profit qu’à
celui de l’occupant romain. Cf., Talmud Sanhédrin 25.
160 Matthieu 9, 10-12 ; Luc 5, 29-32.
161 Le Coran relate aussi que les juifs mirent Jésus au défi de faire descendre la
manne du ciel. Il affirme que Jésus sollicita D-ieu qui exprima son accord (5,
114-115), mais le Coran ne précise pas si Jésus réalisa ce miracle et il ne cite
aucun témoignage dans ce sens.
51