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MOHAMMED À MÉDINE

douceur et compassion. Ils ont inventé la vie monastique – que Nous
n’avions nullement prescrite – par désir de plaire à D-ieu. Mais
ils n’ont pas observé [cette règle]. Nous avons récompensé ceux qui
ont cru, mais beaucoup d’entre eux [les moines] sont pervers » (57,
27).

Selon la Torah, la procréation est une bénédiction , un
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devoir . L’idée du célibat est étrangère au judaïsme : « Celui qui
n’a pas de femme vit sans joie, sans bénédiction, sans protection
[face aux risques de pécher] » (Talmud Yébamoth 61-62).
À l’inverse, selon l’Évangile, Jésus a magnifié le célibat,
censé favoriser l’entrée au royaume céleste : « Jésus répondit :
Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes parce que vous avez le
cœur dur, mais au commencement il n’en était pas ainsi. Je vous le
déclare : si un homme renvoie sa femme alors qu’elle n’a pas été
infidèle et en épouse une autre, il commet un adultère. Ses
disciples lui dirent : si telle est la condition de l’homme par
rapport à sa femme, il vaut mieux ne pas se marier. Jésus leur
répondit : tous les hommes ne sont pas capables d’accepter cet
enseignement […] pour le royaume des cieux, que celui qui peut
accepter cet enseignement l’accepte » (Matthieu 19, 8-12). Paul
renchérit : « En réalité, je préférerai que tout le monde soit
célibataire comme moi » (Corinthiens I 7, 7).
Jésus interdit donc le divorce et considère le remariage comme
un adultère, alors que la Torah le permet. Paul prétend que
l’interdiction du remariage d’une divorcée serait d’origine
divine : « À ceux qui sont mariés, je donne cet ordre qui ne vient
pas de moi, mais du S-eigneur : la femme ne doit pas se séparer de
son mari ; au cas où elle en serait séparée, elle ne se remariera
pas » (Corinthiens I 7,10).
Cette interdiction du remariage ne convenait pas à Mohammed ; il
n’excluait pas d’épouser lui-même une femme divorcée. Durant un
conflit conjugal, il menace ses épouses de les répudier et de se
marier avec d’autres femmes, même divorcées : « S’il [Mohammed]
vous répudie, son S-eigneur lui donnera peut-être, en échange, des
épouses meilleures que vous […], qu’elles aient été déjà mariées ou
qu’elles soient vierges » .
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Juifs et chrétiens diviniseraient un homme
Pour Mohammed, les chrétiens voueraient un culte excessif à
leurs moines, et les juifs à leurs rabbins. Les chrétiens
diviniseraient Jésus et les juifs un certain ‘Uzayrun : « Les juifs
disent : ‘Uzayrun est le fils de D-ieu, et les chrétiens disent :
le Messie [Jésus] est fils de D-ieu. Telle sont les paroles
provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant
eux. Que D-ieu les anéantisse. Comment s’écartent-ils [de la
vérité]. Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le
Messie [Jésus], comme S-eigneur en dehors de D-ieu, alors qu’on ne
leur a commandé que d’adorer un D-ieu unique » (9, 30-31) .
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178 Genèse 1, 28.
179 Genèse 2, 24 ; 9, 1 ; 9, 7.
180 Coran 66, 5. Le Coran (65, 4) tire aussi du Talmud (Yébamoth 41-42) la loi qui
exige d’attendre un certain temps pour savoir si elle est enceinte, avant
d’épouser une divorcée.
181 Des musulmans sunnites, wahhabites et autres courants issus du hanbalisme,
reprochent à d’autres musulmans de vouer un culte excessifs à leurs saints ; ils
accusent certains chi’ites d’idolâtrer leurs imams.



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