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MOHAMMED À MÉDINE
et l’aumône, mais à l’exception d’un petit nombre d’entre vous,
vous manquiez à vos engagements en vous détournant de Nos
commandements […]. Quoique ainsi engagés, voilà que vous vous
entretuez, que vous expulsez de leurs maisons une partie d’entre
vous » (2, 83-85). Il leur reproche le traitement qu’ils auraient
réservé à Jésus et à d’autres prophètes : « Certes, Nous avons
donné le Livre à Moïse. Nous avons envoyé après lui des prophètes
successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie,
et Nous l’avons renforcé du Saint-Esprit. Est-ce qu’à chaque fois
qu’un Messager vous apportait des vérités contraires à vos souhaits
vous vous enfliez d’orgueil ? Vous traitiez les uns d’imposteurs et
vous tuiez les autres […]. Et quand leur vint de D-ieu un Livre
[les Évangiles] confirmant celui qu’ils avaient déjà […] ils
refusèrent d’y croire. Que la malédiction de D-ieu soit sur les
mécréants » (2, 87-89).
Mohammed suit les Évangiles
Les thèses que défend Mohammed au sujet des aliments autorisés
sont inspirées des Évangiles. En effet, Paul et Jacques, dans le
souci de faire de nouveaux adeptes auprès des païens, renoncèrent à
de multiples commandements du judaïsme : « C’est pourquoi, ajouta
Jacques, j’estime qu’on ne doit pas créer de difficultés aux non-
juifs qui se tournent vers D-ieu. Mais écrivons-leur pour leur
demander de ne pas manger de viandes impures provenant de
sacrifices offerts aux idoles, de se garder de l’immoralité et de
ne pas consommer de la chair d’animaux étranglés, ni de sang. Car,
depuis les temps anciens, des hommes prêchent la loi de Moïse dans
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chaque ville, et on la lit dans les synagogues chaque Chabbat .
L’Esprit saint et nous-mêmes, nous avons en effet décidé de ne vous
imposer aucune autre charge que ces exigences inévitables : vous
abstenir des viandes de sacrifices païens, du sang, des animaux
étouffés et de l’immoralité » (Actes 15, 19-21 ; 28-29) ; « Il y a
là des gens qui enseignent de fausses doctrines et il faut que tu
leur ordonnes de cesser. […]. Ils prétendent être des maîtres en ce
qui concerne la loi de D-ieu […]. On se rappellera en particulier
que la Loi [la Torah] n’est pas établie pour ceux qui se conduisent
bien, mais pour les malfaiteurs et les rebelles, pour les mécréants
et les pécheurs, pour les gens qui ne respectent ni D-ieu ni ce qui
est saint, pour ceux qui tuent père ou mère, pour les assassins,
les gens immoraux, les pédérastes, les marchands d’esclaves, les
menteurs […] ou pour ceux qui commettent toute autre action
contraire au véritable enseignement. Cet enseignement se trouve
dans l’Évangile qui m’a été confié et qui vient du D-ieu glorieux »
(Timothée I, 1, 9-11).
Mohammed reproduit le conflit qui opposa certains apôtres à
leurs contemporains juifs et judéo-chrétiens : « En effet il y en a
beaucoup, surtout parmi les chrétiens d’origine juive, qui sont
rebelles et qui trompent les autres en disant n’importe quoi […],
en enseignant ce qu’il ne faut pas, et cela pour des gains
malhonnêtes […] ; qu’ils ne s’attachent plus à des légendes juives
et à des commandements d’hommes qui se sont détournés de la vérité.
Tout est pur [permis à la consommation] pour ceux qui sont purs
[ont un cœur pur], mais rien n’est pur pour ceux [des juifs] qui
sont impurs et incroyants, car leur intelligence et leur conscience
130 Il sied donc de tenir compte de quelques lois juives.
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