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MOHAMMED À MÉDINE
Il accuse les juifs de ne pas vouloir enseigner leur foi aux
autres : « Quand D-ieu conclut son alliance avec le peuple du Livre
[Il leur ordonna] : Expliquez-la aux gens et ne la cachez pas » (3,
184). Leur opposition serait l’expression de leur jalousie et de
leur haine : « Nombre des gens du livre aimeraient, par jalousie,
pouvoir vous rendre mécréants après que vous [les Arabes] ayez
cru » (2, 109) ; « Tu découvriras que les gens qui haïssent le plus
les croyants [les Arabes fidèles à Mohammed] sont les juifs et les
idolâtres » (5, 85/82).
Mohammed fait référence à Jésus
Mohammed reconnaît que D-ieu a effectivement interdit la
consommation de certains animaux aux juifs : « Aux juifs, Nous
avons interdit toute bête à ongle unique. Des bovins et des ovins,
Nous leurs avons interdit les graisses » . Néanmoins, il leur
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oppose un enseignement que Jésus aurait professé : « Et [D-ieu] lui
[Jésus] enseignera l’écriture, la sagesse, la Torah et l’Évangile.
Et il sera le messager auprès des enfants d’Israël […] et je
[Jésus] confirme ce qu’il y a dans la Torah révélée avant moi, et
je rends licite une partie de ce qui vous était interdit » (3, 48-
50).
Depuis Jésus, il n’y aurait plus de différence entre juifs et
non-juifs au sujet des lois alimentaire : « La nourriture de ceux
qui reçurent l’Écriture avant vous [juifs et chrétiens] est licite
pour vous [Arabes] ; votre nourriture est licite pour eux » (5,
5/7). Les interdits alimentaires seraient restreints : « Certes, Il
vous [Arabes, juifs et toute l’humanité] est interdit [de
consommer] la chair d’une bête morte, le sang, la viande de porc,
et ce sur quoi on a invoqué un autre D-ieu [un sacrifice
idolâtre] » (2, 168/173).
Tous les aliments auraient été auparavant permis aux juifs ; ils
les auraient interdits eux-mêmes et cela justifierait que Jésus ait
permis la consommation d’aliments autrefois prohibés. Mohammed
défie les juifs de se justifier par le Pentateuque : « Toute
nourriture était licite aux enfants d’Israël, sauf celle qu’Israël
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lui-même s’interdit avant que ne descendît la Torah . Dis-
[leur] : Apportez la Torah et lisez-la, si ce que vous dites est
vrai ! » (3, 87/93).
La controverse au sujet de Jésus
Mohammed se rend compte que les juifs de Médine, à l’instar des
autres juifs, refusent les dérogations attribuées à Jésus. Il
constate que pour eux, seules les lois qui leur ont été données au
Sinaï sont valides et de source divine : « Et quand on leur dit
[aux juifs] : Croyez à ce que D-ieu a fait descendre [à Jésus et
que Mohammed confirme], ils disent : Nous croyons à ce qu’on nous a
fait descendre [au Sinaï]. Et ils rejettent le reste » (2, 85/91).
Ils auraient rejeté Jésus parce qu’il énonçait des vérités
contraires à leurs attentes : « Et quand on leur dit [aux
juifs] : Suivez ce que D-ieu a fait descendre [à Jésus], ils di-
sent : Non, mais nous suivrons les coutumes de nos ancêtres. Quoi !
Et si leurs ancêtres n’avaient pas bien raisonné, et s’ils
128 Coran 6, 146. Voir Lévitique 11, 1-8 ; 7, 22-25.
129 Allusion au nerf sciatique (Genèse 32, 33).
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