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ANNEXES
roi Achab le poursuivit dans sa capitale, la ville de Shomron, qui
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devint plus tard celle des Samaritains .
F. ABOU LAHAB
Un bref chapitre du Coran (111, 1-5), – d’après les com-
mentateurs, il ferait partie chronologiquement des premiers –,
narre ce qui arriva au mécréant Abou Lahab, dont la femme portait
le bois avec lequel on les brûlerait tous deux en enfer. L’exégèse
voit dans cet homme l’oncle de Mohammed qui aurait tourné son neveu
en dérision jusqu’à ce que ce dernier le maudisse. Néanmoins, il
n’est nullement exclu que ces versets soient à comprendre
autrement. Le Coran décrit longuement les souffrances qui attendent
les mécréants dans les flammes de l’enfer.
Évidement, le maître de Mohammed n’a pas manqué de lui rapporter
des récits du Talmud sur ce sujet, dont la maxime de Rabbi
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Akibah : « Le bois avec lequel le coupable sera brûlé dans les
flammes de l’enfer, il l’apporte lui-même » (Talmud Kala Rabati,
2). Le nom Abou Lahab – père de la flamme – suggère que cet homme
connaîtra le feu de la géhenne. Ce conte est probablement le
premier dans lequel le maître de Mohammed évoqua la punition en
enfer.
QUI A INFLUENCE MOHAMMED A MEDINE ?
Parmi les scribes d’‘Uthmân et compilateurs du Coran figure le
nom de Zayid bin Tabit ; il aurait pratiqué le syriaque et l’hébreu.
Zayid bin Tabit est décrit dans les hadiths « comme un garçon
sortant du beit hamidrach (maison d’étude juive) avec des mèches
sur les joues », aspect typique, de nos jours encore, des enfants
juifs yéménites. Ibn Ishaq le compte parmi les juifs de Médine qui
s’opposèrent à Mohammed.
Peut-être changea-t-il d’avis comme son coreligionnaire, un
certain Abdallah ben Sallam, le fils d’un rabbin de Médine, qui
serait devenu le confident de Mohammed. Il est possible que l’un de
ces personnages ait remplacé le premier maître. La tradition
musulmane confirme que des juifs et des chrétiens fréquentaient
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Mohammed . Cependant, les théologiens musulmans préfèrent éviter ce
sujet ; pour eux, les citations bibliques qui jalonnent le Coran
ont été révélées par un Ange.
QUELLE ETAIT L’INTENTION DU PREMIER MAITRE ?
Dans l’hypothèse où le premier maître de Mohammed était
chrétien, il n’aurait enseigné aux arabes que des lois noachides,
assorties de quelques lois supplémentaires. Par contre, si ce
maître était juif comme nous le suggérons, il y a lieu de se de-
mander s’il voulait faire accepter aux Arabes toutes les pres-
criptions de la Torah.
534 Rois I, 12, 28.
535 Rois I, 16, 29.
536 Le feu de l’enfer est souvent évoqué par le Talmud. Voir Ménahot 99 B ;
Érouvine 19 A ; Chabbat 109 A ; Midrach Pirqué de Rabbi Éliézer ; voir aussi Chaar
ha-gemoul de Nahmanide.
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Voir Claude Gilliot, « Informateurs Juifs et Chrétiens de Mohammed »,
Université d’Aix-en-Provence.
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