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ANNEXES

Quand le Pentateuque (Deutéronome 18, 15-19) ordonne de
respecter les déclarations des prophètes à venir, il ne mentionne
pas de nouveaux commandements ou une quelconque abolition des
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anciens , mais exclusivement des instructions ponctuelles , comme
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nous l’avons rapporté dans le chapitre III, paragraphe « Le rôle des
prophètes ».
Pour confirmer ce que nous venons de dire, abordons ce passage
du Deutéronome. Après avoir interdit de consulter les devins,
sorciers et magiciens, Moïse promet aux juifs de vrais prophètes.
Ces derniers leur communiqueront la volonté divine pour la marche à
suivre dans différents cas : à savoir la guerre, obtenir la
guérison d’un malade, etc., des sujets pour lesquels le peuple a
l’habitude de consulter les devins et magiciens : « Lorsque tu
seras entré dans le pays que l’É-ternel, ton D-ieu, te donne, tu
n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là.
Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa
fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin,
d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui
consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure,
personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est
en abomination à l’É-ternel ; et c’est à cause de ces abominations
que l’É-ternel, ton D-ieu, va chasser ces nations de devant toi. Tu
seras entièrement à l’É-ternel, ton D-ieu. Car ces nations que tu
chasseras écoutent les astrologues et les devins ; mais à toi, l’É-
ternel ton D-ieu, ne le permet pas. L’É-ternel, ton D-ieu, te
suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme
moi : vous l’écouterez ! Il répondra ainsi à la demande que tu fis
à l’É-ternel ton D-ieu, à Horeb, le jour de l’assemblée, quand tu
disais : que je n’entende plus la voix de l’É-ternel mon D-ieu, et
que je ne voie plus ce grand feu, afin de ne pas mourir. L’É-ternel
me [Moïse] dit : Ce qu’ils ont dit est bien. Je leur susciterai du
milieu de leurs frères un prophète comme toi, Je mettrai Mes
paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que Je lui
commanderai. Et si quelqu’un n’écoute pas Mes paroles qu’il dira en
Mon nom, c’est Moi qui lui en demanderais compte » (Deutéronome 18,
9-19).
Les directives instituées par les soixante-dix Anciens nommés
par Moïse, le Sanhédrin de Jérusalem, jusqu’aux Sages du Talmud et
même plus tard, ne relèvent pas de la prophétie. Ces prérogatives
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des Sages sont justifiées par les paroles du Pentateuque et leurs
explications transmises par la tradition orale.
Les rédacteurs du Coran pensaient-ils que le verset du
Pentateuque déclarant que D-ieu ne retranchera ni n’ajoutera rien à
la Torah aurait été adjoint ultérieurement par les juifs ? :
« Malheur à ceux qui, de leur mains, transcrivent un livre puis
disent : Ceci vient de D-ieu… » .
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LA VACHE ROUSSE

Le Coran relate que Moïse avait demandé de prendre une vache
rousse, pure, n’ayant jamais porté le joug, de l’égorger et de


563 Comme Paul ose l’affirmer (Actes 3, 22).
564 L’explication que nous reproduisons est tirée de Maïmonide, Épître au Yémen.
565 Deutéronome 17, 8-13.
566 Coran 2, 73/79.



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