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ANNEXES
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des pieds des mendiants étrangers, selon le Talmud . Quant au
chameau, il faut rappeler que ceux d’Éliézer étaient saints ; ils
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ne consommaient, dit la Genèse, que ce qui appartenait à Abraham .
Quand ce dernier conclut une alliance avec Abimélek, il lui
donna sept brebis pour confirmer que c’était bien lui, Abraham, qui
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avait foré les puits dont les gens d’Abimélek s’étaient emparés .
Ces brebis refusaient de boire d’un puits qui n’aurait pas été
celui de leur maître. Selon la version du premier maître de
Mohammed, ce fut là le miracle qu’Éliézer réalisa devant les
habitants de Sodome. La ville fut détruite à l’aube et ses
habitants ne purent se réfugier dans les hauteurs, comme ce fut le
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cas durant la guerre contre les quatre rois . Le Coran surnomme les
habitants les gens du puits à cause de l’argile mêlée à la pluie
qui s’abattit sur eux . Les habitants devenaient aveugles, car
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l’ange les avait frappés de cécité .
Si le Coran nomme Sodome Thamûd, ça n’est peut-être pas
seulement une question d’homophonie. Le roi Salomon construisit en
Syrie la ville de Tamar , nommée aussi Tadmor . Le Talmud pour
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sa part relate comment une ville du nom de Tamud fut anéantie à
cause de la perversion de ses habitants. Il est possible que le
maître de Mohammed, d’origine juive, ait choisi ce nom symbolique
pour qualifier la ville de Sodome, dont les habitants étaient
pervers.
B. LA GUERRE DES ELEPHANTS
Une sourate, classée par les exégètes parmi les plus anciennes,
relate que Mohammed aurait engagé les Mecquois à tirer une leçon du
désastre subi par les hommes avec des éléphants, contre lesquels D-
ieu envoya des volatiles qui leur lancèrent des pierres (105, 1-5).
Les commentateurs, n’ayant pas su interpréter ce passage, se
contentèrent d’une histoire dont l’on ne trouve nulle part la
source.
Quand Josué conquit le pays de Canaan, les rois cananéens furent
battus par des volées de pierres chutant du ciel (Josué 10, 11). Le
maître interprète ce passage de la Bible de façon rationnelle ; ce
serait des volatiles qui laissèrent choir ces pierres. Le Tanakh
accorde une grande importance à cette mémorable bataille ; D-ieu
aurait arrêté les mouvements des astres et toutes les nations
alentour en furent grandement impressionnées : « Il n’y eut jamais
d’égal à ce jour, ni avant ni après, où écoutant la voix d’un
homme, D-ieu combattit aux côtés d’Israël » (Josué 10, 8-14).
On peut raisonnablement se demander ce que viennent faire des
éléphants dans ce récit. En fait, la vallée de Beth Horon où s’est
produit le miracle relaté par le livre de Josué, est également le
lieu où D-ieu vint au secours des Hasmonéens dans leur combat
513 Talmud Sanhédrin 109 B
514 Genèse 24, 32 et Midrach sur ce verset, voir aussi Talmud, Avoth de Rabbi
Nathan, fin chapitre 8.
515 Genèse 21, 22-30.
516 Genèse 14, 7-10.
517 La vallée où s’élevaient ces villes n’était que puits d’argile (Genèse 14,
10).
518 Genèse 19, 11
519 Rois I, 9, 18.
520 Chroniques II 8, 3-9 ; Flavius Josèphe l’identifia avec Palmyre.
521 Yébamoth 17 A.
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