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ÉPOQUE ACTUELLE ET PERSPECTIVES D’AVENIR
d’exister jusqu’à ce que l’islam l’anéantisse comme il en a anéanti
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d’autres auparavant » . Il s’inspirait sans doute de hadiths tels
481
que celui-ci : « Le prophète, que D-ieu le bénisse, a dit : le
jour du Jugement dernier ne viendra pas avant que les musulmans ne
combattent les juifs. Quand les juifs se cacheront derrière les
rochers et les arbres, les rochers et les arbres diront : Ô
musulman, Ô Abdallah, il y a un juif derrière moi, viens le
tuer » .
482
Les salafistes considèrent que l’athéisme de certains israéliens
aura pour conséquence la destruction de leur État, car, selon eux,
D-ieu ne protègerait pas le peuple juif dans son ensemble. En
effet, les antisémites ont toujours pensé que le peuple juif était
condamné à disparaître, par assimilation ou, à défaut, par
destruction physique.
De fait, pour quitter leur situation plus qu’inconfortable dans
les pays chrétiens et musulmans, certains juifs en arrivèrent à
renier leur judaïsme. Cela était déjà le cas des juifs
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hellénisants : « Faisons alliance avec les nations, car depuis que
nous sommes séparés d’elles, bien des malheurs nous ont atteints »
(Maccabées I 1, 11).
Les salafistes négligent ce verset coranique quand il s’agit des
juifs : « Si quelqu’un y est contraint par le besoin et non pour
être rebelle ou transgresseur, D-ieu lui pardonnera, car Il est
indulgent et miséricorD-ieux » (6, 145). Ils oublient que chacune
des 114 sourates du Coran commencent par la déclaration : Bismi-L-
R-Rahmâni-R-Rahîm – Au Nom de D-ieu, le Tout MiséricorD-ieux, le
Très MiséricorD-ieux.
Pour préparer des shahids – témoins-martyrs –, dans leur
propagande politique et leurs prêches, les salafistes, ainsi que
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d’autres intégristes , présentent le monde occidental, la modernité
et le peuple juif dans son ensemble comme l’expression de la
mécréance ; cet enseignement politico-religieux favorise un état
d’esprit mortifère chez leurs enfants.
Rappelons que le maître exigea de Mohammed : « Et ne discute
avec les gens du Livre qu’avec la manière la plus respectueuse,
sauf avec ceux d’entre eux qui sont injustes » (29, 46). De là, le
respect dont témoignent souvent de nombreux musulmans du Maghreb
envers les juifs.
Les relations de l’islam avec les gens du Livre – chrétiens et
juifs – sont comprises par eux à travers ce verset : « À chacun de
vous [juifs, chrétiens et musulmans] Nous avons donné une loi et
une voie. Si D-ieu avait voulu, certes Il aurait fait de vous une
seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous
donne. Cherchez à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes
œuvres. C’est vers D-ieu que se fera votre retour à tous ; alors Il
vous informera de ce en quoi vous divergiez » .
485
480 L’imam Hassan al Banna (m. 1949) dans Le Martyr.
e
481 Rapporté par Boukhari et Mouslim, au IX siècle.
482 Cette citation, souvent reprise par l’ayatollah Khomeiny, figure dans
l’article 7 de la charte du Hamas ; c’est la version islamiste de la guerre de
Gog et Magog auquel le Coran (21, 96) fait allusion.
e
483 Au II siècle avant EC.
484 Cf., Yohanan Manor, Les Manuels scolaires palestiniens. Une génération
sacrifiée, Paris, Berg International, 2003.
485 Coran 5, 48. Ce verset est probablement inspiré de l’Épitre aux Romains 11,
e
14. Voir aussi Salomon Verga, Chébet Yehoudah (XVI siècle) qui compare judaïsme,
christianisme et islam aux trois fils d’un roi qui promit de laisser un diamant à
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