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LES LIVRES FONDAMENTAUX DES TROIS MONOTHÉISMES
Le judaïsme est également fondé sur une tradition orale qui fut
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compilée dans la Michnah au II siècle (EC) et complétée par les
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deux Talmuds, celui de Jérusalem au IV siècle, celui de Babylone
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au V siècle et les Midrachim. Les deux Talmuds –Guémarah –
comportent la Michnah et les conclusions des discussions
rabbiniques ; ils contiennent un commentaire du TaNaKh, des lois
autant juridiques que morales ainsi que les récits d’innombrables
faits vécus, à l’époque du Temple et aussi après sa destruction.
L’ensemble de cette tradition orale fut scellé environ deux siècles
avant l’avènement de l’islam. Elle donna lieu à de nombreux
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commentaires, dont celui de Rachi , célèbre rabbin de la ville de
Troyes, qui commenta aussi le Tanakh. Maïmonide , rabbin, philosophe
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et médecin a compilé les lois, la morale et les dogmes du judaïsme
dans son œuvre principale, Yad Hazaqah, ainsi que dans d’autres
ouvrages.
Toutes les lois du TaNaKh et du Talmud sont communément
dénommées Dath Moshé vé Israël, la religion de Moïse et d’Israël ,
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ce que nous appelons le judaïsme.
Le christianisme
Le christianisme est né treize siècles après la révélation si-
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naïtique . Tout le monde convient de nos jours qu’il est issu d’une
secte juive qui devint une religion à part entière sous l’impulsion
de Saül de Tarse, dit saint Paul. Le christianisme fit d’importants
emprunts à la Bible , tout en intégrant certains éléments des
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religions de l’Antiquité, comme le culte d’Osiris, le D-ieu
ressuscité, et celui de la déesse mère Isis, d’origine égyptienne
et largement répandus dans l’Empire romain.
La Bible chrétienne comporte, en plus de la Bible juive, le
Nouveau Testament et des textes qui n’ont pas été retenus par les
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rabbins. Le Nouveau Testament réunit les quatre Évangiles, récits
présumés de la vie du Christ, de ses miracles et de son message,
les Actes des apôtres et des lettres ou Épîtres dont le majeure
partie est attribuée à Paul , pour se clore par l’Apocalypse. Le
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Nouveau Testament – Nouvelle Alliance –, a ainsi été nommé en
opposition à l’Ancien Testament ou Ancienne Alliance ; la venue du
Christ ayant, selon les chrétiens, rendue caduque l’Alliance dont
se réclame le judaïsme.
D’autres écrits de la même période, dits apocryphes, exprimant
les idées des différents groupes gnostiques, manichéens et autres
se réclamant eux aussi de Jésus ne furent pas retenus dans le canon
de l’Église. Les chrétiens reconnaissent le caractère authentique
et sacré des vingt-quatre livres du Tanakh et, à travers une
lecture qui leur est propre, ils y trouvent l’annonce de l’arrivée
du Messie qu’ils ont reconnu.
2 Voir David Malki, Le Talmud et ses maîtres, Paris, Albin Michel, 1972.
3 Rachi, acronyme de Rabbi Chlomo ben Isaac (1040-1105). Cf., Simon Schwarzfuchs,
Rachi de Troyes, Paris, Albin Michel, 2005.
4 Cordoue 1140-Le Caire 1205.
5 Lorsque le Coran (48, 29 ; 3, 2 ; 5, 46-50 ; 5, 68/72 ; 9, 112) emploie le mot
Tawrat – la Torah – il désigne soit le Pentateuque, soit la religion de Moïse et
d’Israël réunis.
6 Selon le décompte de la tradition juive.
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Il faudra néanmoins attendre la Déclaration conciliaire Nostra ætate (1965)
pour que l’Église reconnaîsse publiquement tout ce qu’elle doit au judaïsme.
8 Tobie, Judith, les deux livres des Maccabées, le livre de la Sagesse,
l’Écclésiastique ou Siracide.
9 D’autres le sont à Jaques, Pierre, Jean et Jude.
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